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« Il faut battre Sarkozy en votant Ségolène Royal » !

publié par Maxime, le mardi 24 avril 2007


La « drôle de campagne » est terminée. Malgré le brouillage de tous les repères, la candidate du Parti Socialiste s’est qualifiée pour le second tour. Divisée la gauche antilibérale n’a pu s’imposer comme un acteur essentiel de cette élection. Il lui revient aujourd’hui de dépasser sa dispersion électorale pour prendre ses responsabilités et contribuer à battre Sarkozy au second tour.

Nous nous adressons en ce sens à toute la gauche de gauche — des socialistes du « Non » à l’extrême-gauche — qui avait mené unitairement la campagne contre traité constitutionnel européen. Nous lui proposons de se retrouver à l’occasion d’un grand meeting commun à Paris, et de réunions du même type partout en France, pour appeler à battre la droite sur la base des exigences et valeurs de transformation sociale qui forment son patrimoine commun. Nous savons que les discours d’Olivier Besancenot, de José Bové, de Marie-George Buffet, de Jean Luc Mélenchon, des animateurs de la campagne du Non dont nous fûmes, et de bien d’autres encore, seront divers. Mais nous ne doutons pas de l’efficacité pour mobiliser toutes les énergies à gauche, de ce qui serait l’une des initiatives les plus significatives de l’entre-deux tours. Voilà bien le minimum que nous devons aux millions d’hommes et de femmes qui veulent conjurer la menace Sarkozy mais ne se retrouvent pas dans le « pacte présidentiel de Ségolène Royal.

Nous en sommes convaincus : la gauche ne doit pas s’adapter au libéralisme mais le combattre ; c’est le plus sûr moyen de battre la droite.

Nous n’avons pas changé d’avis, nous pensons toujours que les propositions de la candidate et la politique du Parti socialiste ne sont pas une réponse à la hauteur des attentes de l’immense majorité de la population, faute d’une volonté d’imposer un autre partage des richesses et des pouvoirs. Nous pensons toujours qu’il y a besoin d’une gauche qui saura de nouveau se tourner vers les classes populaires, donner la priorité à la satisfaction des besoins du plus grand nombre, affirmer son parti-pris féministe, relever enfin le défi de la redistribution des richesses, défendre un nouveau mode de développement respectueux des équilibres écologiques, replacer la souveraineté populaire au cœur de ses propositions pour la France et pour l’Europe. La campagne du premier tour a confirmé qu’il existait bien deux orientations divergentes à gauche et nous regrettons d’autant plus qu’une alternative unitaire à gauche n’ait pu peser de tout son poids pour empêcher la droitisation du débat électoral. Mais nous n’avons jamais confondu la droite et la gauche ; c’est pourquoi nous appelons à battre Nicolas Sarkozy en votant Ségolène Royal.

Car Nicolas Sarkozy est un homme dangereux. Il aspire à être l’artisan d’une contre-révolution conservatrice et ultra-libérale inspirée de Georges Bush. Il veut mettre en pièces ce qu’il reste des conquêtes sociales arrachées depuis la Libération (code du travail, protection sociale, service public, Etat social). Il entend promouvoir un autoritarisme attentatoire aux libertés et n’hésite même plus à s’en prendre à l’héritage des Lumières. Il abandonne l’ambition d’égalité républicaine au profit d’une vision communautariste de l’avenir de la société. Il prône un alignement atlantiste de la politique étrangère de la France sur celle des Etats-Unis. Il est poussé par une extrême-droite à laquelle il aura emprunté tout un pan de sa terminologie et de ses idées pour récupérer une partie de ses voix. Oui, décidément, aucune voix ne doit manquer pour lui barrer la route du pouvoir suprême.

Mais on ne battra pas Sarkozy en écoutant les sirènes centristes qui charment déjà d’importantes figures du Parti socialiste. C’est en répondant aux attentes sociales, en proposant une réelle alternative à l’ordre libéral, en retrouvant le peuple de gauche qui souffre des politiques menées depuis 25 ans, que l’on y parviendra. Ce message, il revient aux diverses composantes de la gauche antilibérale de le porter dans l’unité. Par-delà un total de voix qui représente son plus mauvais score de la décennie.

Rassemblée, à l’occasion de la campagne référendaire de 2005 comme dans les mobilisations sociales, la gauche de transformation avait démontré son utilité de contestation et de proposition et permis de révéler l’opposition majoritaire de nos concitoyens à la mondialisation libérale. Divisée, elle aura été vécu comme incapable de changer la donne à gauche. Le temps des bilans viendra, mais la question d’une alternative à l’alternance reste posée. Serait-il responsable de reproduire sans fin les concurrences qui viennent de nous conduire à l’échec ?

Pour notre part, nous en restons convaincus, l’ambition de changer la donne à gauche pour y rendre majoritaire une politique de transformation profonde de la société, reposera très vite la question de l’unité de la gauche antilibérale. De nouveaux chemins devront sans doute être explorés pour y parvenir. Cela dit, dès les législatives, la gauche antilibérale s’honorerait de présenter un maximum de candidatures communes plutôt que de chercher à se compter en une compétition dérisoire. Et tout de suite l’organisation du meeting commun que nous proposons pour battre la droite serait un signe d’espoir envoyé à celles et ceux qui aspirent à une gauche authentiquement de gauche. Notre ambition est d’y travailler.

Le 22 avril 2007 – 21h00

Clémentine AUTAIN (féministe, élue de Paris app. PCF)

Eric COQUEREL (président du MARS Gauche Républicaine)

Claude DEBONS (ex-coordinateur des collectifs du 29 mai)

François LABROILLE (élu régional IDF Alternative citoyenne)

Roger MARTELLI (PCF, communiste unitaire)

Christian PICQUET (LCR unitaire)

Catherine TRICOT (communiste unitaire)


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